Présentation de l'appellation Anjou blanc Ronceray.
Si les vins moelleux ont fait l’histoire du hameau de Chaume, les secs veulent, aujourd’hui, s’y faire une place au soleil.
Chaume ? C’est un bel endroit. Quand on se balade sur le chemin en son contre-bas, sur l’ancienne voie de chemin de fer, on longe le Layon, le pied de ce vignoble de Quarts-de-Chaume, et on y sent le parfum des lieux habités de lumière. D’abord des bordures où les acacias sont rois, témoignage de la zone carbonifère.
Ensuite une végétation qui prend les accents du sud avec des chênes verts, marqueurs des schistes armoricains que l’on ne retrouve habituellement que sur la rive gauche du Layon – eh oui ! nous sommes de l’autre côté. Le vent y souffle. Il s’agrippe aux pentes regardant l’est (celles tournées vers l’ouest, sur le sommet des coteaux, se situent sur l’appellation Premier Cru Chaume). Le botrytis cinerea, ce champignon qui couvre de sa merveilleuse pourriture noble les raisins, y a tissé son écrin pour faire de ces vins les bijoux de l’appellation Quarts de Chaume Grand Cru.
Sur la frange immédiate du Layon, les schistes briovériens dominent, quand, à deux pas, on trouve des grès poudingues du carbonifère. Exposés sud-sud-est, ces terroirs produisent en fait des vins très ressemblants, même si le botrytis est souvent plus dense tout près de la rivière, avec, juste au-dessus, des raisins qui sèchent un peu plus vite en raison d’une aération très dynamique.
Pourquoi Ronceray ? L'histoire bien sûr !
Elle se nourrit d’une coutume médiévale qui voulait que l’exploitant versât le quart de sa récolte à son autorité tutélaire, l’abbaye du Ronceray d’Angers, des abbesses qui, elles-mêmes, se trouvaient sous la férule de leurs propriétaires, les seigneurs de La Guerche.
Au travers d’un bail en complant, leur abbaye tenait le rôle du… complanteur, comme le paysan. Un bail qui avait la particularité que ces terres ne fussent louées qu’à la seule condition d’y planter de la vigne. Les archives de l’abbaye abritent encore d’ailleurs, paraît-il, une convocation pour le ban des vendanges de 1674.
Le mot chaume, lui, revêt toujours sa part de mystère. Il nous renvoie à la tige de paille qui hérisse les champs après les moissons, alors que les terres à céréales, justement, n’ont rien à voir avec celles où les vignes poussent avec bonheur…
Le chenin permet de proposer tous les types de vins, des fines bulles aux liquoreux en passant par les demi-secs et… les secs. Pourquoi, en effet, ne pas chercher à enrichir la palette angevine d’une autre approche quand bien même le cahier des charges initial pour la qualification en crus par l’INAO (2011), Quarts-de-Chaume et Chaume, a gommé d’un trait de plume l’horizon des vins secs sur ces terroirs, sans qu’aucun vigneron du coin ne l’ait d’ailleurs jamais demandé… Et pour cause ! Cet Anjou-là est constitué d’une mosaïque capable de hisser ses vins au Panthéon des plus grands. Sans oublier que les vignerons angevins sont des fines lames, qui furent les précurseurs en matière de recherche géologique, pour décortiquer toutes les couches et les failles de leur « pays », il y a une quarantaine d’années maintenant.
Ces quarante-deux hectares de vignes en Quarts-de-Chaume occupent ainsi les préoccupations des uns et des autres, dans la discorde, parfois, autour de Rochefort-sur-Loire, sans oublier les quatre-vingts hectares de Chaume Premier Cru qui ne comptent évidemment pas pour des prunes.
Il faut bien évoquer tout cela pour mettre en perspective les initiatives des quelques vignerons qui s’efforcent de se lancer dans cette nouvelle conquête des vins secs auxquels, jusqu’à présent, l’histoire n’a pas voulu ouvrir la porte.
Les étiquettes de Ronceray sont donc, à ce jour, un bel exemple pour donner à ces secs l’espace qu’ils méritent. Des ovnis « plantés » au milieu de présupposés.
Cuvées présentes à la cave :
Ronceray domaine Clos Galerne
Ronceray château de Plaisance
Ronceray domaine Belargus
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